La pensée franciscaine.
Une pensée à la lisière du singulier et de l'universel

Frère Ngoc Tiem TRAN, ofm

Chez L’Harmattan

L’héritage de saint François d’Assise est immense. Qui aurait osé le rapprochement entre les sciences contemporaines et le visage du Petit Pauvre ? Il y faut l’audace d’un physicien contemporain, spécialiste de la physique des particules, et le cœur d’un frère mineur, fils de saint François. Ngoc Tiem Tran, franciscain et prêtre, nous offre dans ce nouvel ouvrage, à la suite de sa première trilogie, une description majeure et fulgurante du visage de saint François, comme paradigme de tout un courant de pensée qui va poser les prémices des sciences modernes autant qu’en être le critique. Si la pensée du docteur angélique, saint Thomas d’Aquin, fut privilégiée dans l’Église, quasi au détriment de celle de son contemporain saint Bonaventure, la crise moderniste pousse le magistère à s’ouvrir à la renaissance des sources patristiques et de la tradition augustinienne, dont saint François et ses héritiers sont les ténors. Jean Duns Scot, que Jean-Paul II béatifiera en 1983, voit sa pensée honorée à nouveau, lui qui fut le chantre de l’Immaculée Conception. L’homme est d’abord un être de volonté, de désir et de relation qui participe à l’être de Dieu par grâce et offre sa contingence pour entrer dans la plénitude de l’amour divin. Cet amour lui donne de contempler les créatures comme les vestiges de la science de son auteur divin. Ainsi Jean de Pierre Olivi, Roger Bacon et Raymond Lulle apparaissent comme les précurseurs des sciences modernes dans leur recherche intuitive pour penser l’homme et son cosmos. Guillaume d’Ockham va, à la suite de Duns Scot, dans une recherche effrénée de la contingence, jusqu’à poser des principes modernes des sciences. Après l’éclipse de la période de la Contre-Réforme, la pensée franciscaine se déploie à nouveau de façon plurielle dans la mouvance de Vatican II. Ngoc Tiem dépeint en perspective le visage multiple de ces penseurs en fidélité à la figure paradigmatique de saint François. Richesse et limites apparaissent. Fidèle à la tendance d’orthopraxie de la pensée franciscaine s’ouvre sous la plume de l’auteur une vision renouvelée de l’homme dans sa vocation humaine et chrétienne, au-delà des impasses du rationalisme contemporain et des limites de certaines orientations théologiques, y compris de la pensée franciscaine. Un ouvrage riche et puissant. À quand un écrit qui nous fasse connaître la physique contemporaine pour, avec l’âme de saint François, nous émerveiller de l’univers, comme lorsque les premiers astronautes, se sont extasiés d’un lever de terre sur la lune ?


Présentation de l’ensemble de l’ouvrage par le fr. Jean-Dominique Dubois, ofm. Cf le pdf




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